La région Bourgogne-Franche-Comté est célèbre pour sa gastronomie et ses vins réputés dans le monde entier, mais elle tient également un rôle prépondérant dans l’histoire du « petit jaune ».
En effet, d’après une thèse sur « L’industrie de la distillation des alcools de bouche à Fougerolles de 1839 à 1940. Capacité de résistance et dynamique socio-économique des firmes familiales et rurales », publiée en avril 2017 par Abdelhak El Mostain - enseignant en économie-gestion à l’IUT du Creusot, docteur en histoire économique et sociale et en épistémologie, histoire des sciences et des techniques-, il apparaît que la naissance de la liqueur anisée viendrait de Fougerolles en Haute-Saône et que c’est Abel BRESSON, négociant dans les eaux de vie et le kirsch mais aussi fabricant d’absinthe, qui en serait le précurseur.
Abel BRESSON, pour pallier à la réticence des pouvoirs publics vis-à-vis de l’absinthe, a inventé au milieu des années 1870, la 1ère liqueur anisée, appelée « Bressonide ». Cette liqueur ressemble à l’absinthe mais aucune feuille d’absinthe ne s’y trouve.
Selon Abdelhak El-Mostain : « c’est la plus ancienne liqueur anisée que nous avons pu répertorier en Haute-Saône ».
Au vu du succès de son breuvage, Abel BRESSON, va industrialiser la distillation et installer des usines dans tout le pays, et notamment dans le sud, à Marseilles, Béziers et au Baucaire. Durant le 19ème siècle, il répandra avec d’autres distillateurs fougerollais leur savoir-faire à l’international en participant à des salons ou des concours.
Sans éléments prouvant le contraire, « c’est probablement la plus ancienne au niveau régional et national. Cette idée, je peux la défendre jusqu’au bout. Jusqu’à ce qu’on m’amène des documents de Marseille qui datent du 19ème siècle, antérieurs à ce que je propose » dixit Abdelhak El-Mostain.
Rappelons-nous que ce n’est qu’en 1932 que le pastis Ricard a fait sa 1ère sortie !